Lycéen ou étudiant, quelle rémunération pour mon stage ?

Aujourd’hui, lycéens et étudiants doivent effectuer des stages en entreprise publique ou privée. C’est souvent les premiers pas dans le monde professionnel et il est légitime de poser la question de la gratification.

Cette rémunération est souvent fort appréciée pour un premier budget, mais elle n’est pas obligatoire et peut être négociée.

Qui est concerné par l’indemnité de stage ?

Selon la durée et le statut du stage, la gratification peut être facultative ou obligatoire. Elle peut aussi être négociée avec l’employeur.

Pour bénéficier d’une rémunération, certaines conditions sont à respecter :

  • être lycéen ou étudiant en cours de formation.
  • signer une convention de stage avec l’école et l’entreprise.
  • effectuer un stage de 2 mois* consécutifs ou non au cours d’une même année scolaire.
  • la durée du stage ne doit pas dépasser 6 mois.
  • ne pas être mineur de moins de 16 ans.
  • ne pas être en simple stage d’observation en entreprise.

*Les 2 mois correspondent à plus de 44 jours, à raison de 7 heures par jour ; cela représente donc plus de 308 heures de stage.

Quelques spécificités :

  • Dans le domaine agricole, pour être rémunéré, la durée du stage pour les élèves en établissement supérieur doit être de 3 mois minimum.
  • Pour les stages effectués à l’étranger, les modalités sont fixées entre les 3 parties : établissement scolaire, stagiaire et entreprise.

Comment est calculée la gratification de stage ?

La gratification pour les stages de moins de 2 mois n’est pas obligatoire, Elle est donc libre de montant et peut être négociée avec l’employeur.

Au delà de deux mois une gratification minimum est due et son calcul est règlementé.

La base de calcul est définie à 15% minimum du plafond horaire de la Sécurité Sociale. Il est revu chaque année au 1er Janvier. Attention, il ne faut pas confondre ce plafond avec celui du SMIC horaire. Cela correspond donc à 26€ x 0,15 soit 3,90€ de l’heure en 2022. Soit pour un mois autour de 600€.

Le montant versé en fonction du nombre de jours de présence effective, et l’indemnité peut varier d’un mois sur l’autre.

L’entreprise peut décider plutôt un lissage avec le même montant chaque mois, quelque soit le nombre de jours de présence et les heures effectuées (sans dépasser la durée légale).

La gratification est due pour la totalité du stage et la durée prend effet dès le 1er jour. Le versement est mensuel et ne doit pas être effectué en une seule fois en fin de stage.

Si l’entreprise octroie des tickets restaurants, vous pouvez en bénéficier comme les salariés de l’entreprise. Il en est de même pour les frais de transport.

Quel montant puis-je espérer ?

Un simulateur est mis à la disposition des employeurs et des stagiaires pour calculer le montant. Il suffit de renseigner la date de signature de la convention de stage et de préciser si l’employeur est un organisme public ou non.

Organisme public ou privé ?

Il faut savoir que la rémunération d’un stage dans un organisme public, ne peut pas dépasser le montant minimum légal.

Par exemple, pour un stage de 47 Jours et 329 heures effectuées, vous percevrez 1 233,75 €. En cas de gratification mensuelle lissée cela représente 411,25 € maximum.

Par contre, un stage rémunéré dans un organisme privé peut être plus élevé en fonction de la convention de branche professionnelle et des compétences que vous avez mis en avant lors de votre entretien « d’embauche ». Dans ce cas il n’y a pas de maximum et la gratification dépendra de la négociation entre le stagiaire et l’entreprise et pourra être de l’ordre d’un salaire dans certains cas.

La rémunération est-elle exonérée de taxes et impôts?

Si votre rémunération est inférieure ou égale au minimum légal (15 % du plafond horaire de la SS) les montants perçus sont exonérés de charges sociales pour l’employeur (CSG, CRDS). Par contre si vous dépassez les 15 % du plafond horaire, la partie supérieure est soumise à cotisations sociales.

Si vous percevez des bourses du CROUS ou de lycée, vous pouvez cumulez les aides et la gratification de stage.

En ce qui concerne l’assurance chômage, vous ne cotiserez pas.

Dans le cadre des APL pour étudiant, la gratification n’est pas prise en compte dans le calcul, à condition que celle-ci ne représente pas un SMIC annuel.

Les avantages du stage

Le stage est tout d’abord un premier pas dans le monde du travail et un bon moyen de vérifier si la formation que vous faites correspond à votre projet professionnel.

Même non rémunéré, c’est une démarche toujours intéressante ! C’est l’occasion d’enrichir son CV avec la connaissance d’un secteur d’activité, d’une expérience enrichissante…

La gratification, elle, est toujours bienvenue dans les petits budgets étudiants et fait d’autant plus plaisir qu’elle reconnait les premières compétences.

Par ailleurs, il arrive régulièrement que certaines entreprises, qui ont du mal à trouver des stagiaires ou qui recherchent des profils particuliers, proposent des indemnités de stage plus importantes que le minimum légal. Elles peuvent aussi proposer pour plus de simplicité administrative, un emploi salarié « classique ».

Ne soyez pas surpris et n’hésitez pas à poser la question des conditions financières du stage et des avantages spécifiques de l’entreprise.

Enfin, le stage peut également être l’occasion d’une pré-embauche. Dans certains secteurs d’activité et selon votre profil, certaines entreprises proposent des emplois à l’issue des stages de fin d’étude. C’est pour elles un excellent moyen de détecter des candidats intéressants et de les former. Pour l’étudiant c’est un moyen de se faire connaître et de vérifier que le poste correspond à ce qu’il recherche.

Bon à savoir : si vous êtes embauché dans les 3 mois qui suivent la fin de votre stage, le temps du stage est déduit de la période d’essai et est pris en compte dans le calcul des droits liés à l’ancienneté.

Stage ou emploi ?

Les étudiants profitent souvent des vacances d’été pour gagner de l’argent afin de disposer d’un budget suffisant pour le reste de l’année.

Cette gratification est donc un vrai plus pour les petits budgets.

Cependant, c’est souvent la gratification minimum qui est appliquée lors des premiers stages. Les étudiants doivent donc souvent prendre des jobs d’été pour compléter leur budget.

Au delà des stages, les étudiants sont de plus en plus souvent amenés à faire des contrats d’apprentissage et d’alternance.

Ils sont sur une durée de 1 à 3 ans, souvent sur un rythme alterné de trois semaines en entreprise puis une semaine en cours (en fonction des établissements). Leur rémunération est fixée selon l’âge et le niveau d’étude de l’étudiant la durée du stage et du secteur d’activité.

Les contrats d’alternance sont un bon moyen pour les élèves de se former et de mettre en pratique les connaissances acquises en cours, tout en ayant une rémunération pendant leurs études.

Pour l’entreprise, l’alternant représente la possibilité d’avoir un étudiant salarié dans le cadre d’un contrat aidé par l’état.

L’alternant touche ses premiers salaires, ce seront ses premiers pas dans la gestion de son budget !